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Józef Ptaszyński

   Président du Conseil de la Polonia Belge, traducteur de profession. L’histoire de l’émigration de sa famille remonte au début du XXe siècle, en Allemagne, où se rend le grand-père de Józef Ptaszyński pour trouver du travail. Dans les années 1920, les Ptaszyński s’installent en Belgique où ils fondent leur foyer. Comme le raconte le héros de notre entretien, ils y ont immédiatement acheté une maison avec leur fille ainée, et décidé de s’y installer définitivement, sans planifier de retour en Pologne. Ils ont cependant conservé leur langue et leurs coutumes. Les Ptaszyński sont liés à la Pologne jusqu’à aujourd’hui. Józef Ptaszyński, en tant qu’activiste social, a consacré sa vie extraprofessionnelle au travail social dans la communauté polonaise de Belgique. 


 

 L'émigration en 1923

 

   Ma famille vient d’un petit village de la région de la Grande Pologne qui s’appelle Guźno. À vrai dire ma grand-mère provenait d’un village voisin, Grodzisko. En 1906 ou 1907 mes grands-parents ont émigré en Allemagne. Mon père y est né en 1915. Donc pendant la Première Guerre mondiale, mes grands-parents et mon père habitaient en Allemagne. Ensuite, en 1923, ma famille a décidé d’émigrer. D’après ce que m’a dit mon père, parce que les Allemands leur causaient des problèmes. Ils voulaient faire signer la volkliste à ceux qui venaient des terres occupées par la Prusse, mais je ne sais pas si c’est vrai. Toujours est-il qu’en 1923, tous, toute la famille (car mon père y avait quatre frères et deux sœurs – l’une d’elle était déjà mariée à l’époque) est arrivée à Genk, à Winterslag. Mon grand-père travaillait à la mine de Winterslag. Ses fils aussi, mais pas mon père ni son frère car ils ont fondé une petite entreprise dans les années 1930. Ils fabriquaient des boutons, des objets en plastique. Aucun membre de la famille n’est rentré en Pologne. On entend parfois dire que tous ceux qui sont venus avaient l’intention de rentrer. Ma famille, non, parce que lorsqu’ils sont arrivés en 1923, mes grands-parents et leur fille aînée ont tout de suite commencé à construire une maison. Juste ici, à 500 mètres. Cette maison existe encore. Ils l’ont terminée en 1918. Ils avaient donc l’intention de rester ici. Je sais aussi que mon père et son frère se sont très bien intégrés ici, ils donnaient un coup de main pendant les récoltes, par exemple. Mon père était assez jeune, et mes tantes… Je n’ai jamais parlé avec l’une de mes tantes, j’avais trois ans lorsqu’elle est morte, mais ma deuxième tante en revanche a vécu assez longtemps. Elle racontait qu’ils avaient effectivement vécu en Allemagne, mais qu’ils avaient passé tous leurs étés en Pologne, ils retournaient régulièrement en Pologne. Mon père aussi retournait en Pologne étant enfant. Ma grand-mère devait sûrement y aller aussi avec les enfants (on ne parlait jamais de grand-père, comme s’il devait rester pour travailler) et cela signifie que la famille rentrait souvent. Une des filles a également passé beaucoup de temps en Pologne, même une fois que la famille s’était installée en Allemagne. 
 

 


 L'intégration

 

   Je sais que le mari de ma tante, la plus âgée, devait venir ici à la fin des années vingt, mais ils ne sont pas restés longtemps. Il a acheté un cheval, il avait aussi une charrette avec laquelle il transportait du charbon et du lait. Il y a même une photo quelque part où on le voit près de cette charrette et ce cheval avec mon père encore petit garçon. Mon père a toujours aimé les chevaux, moi aussi. Mais je sais juste de mon grand-père (que je ne connaissais pas du tout – ma grand-mère, oui, mais mon grand-père, non ; il est mort quatre ans après ma naissance) était un homme très doux, très agréable. Il avait de grandes moustaches, comme tous les hommes de sa génération. Je sais juste que c’était un homme bon et calme, un chouette type. Mon père était le plus jeune, moi je suis aussi le plus jeune des cousins et cousines. Ma cousine la plus âgée avait je crois six ans de plus que ma mère. Elles, elles en savaient sûrement beaucoup plus sur notre famille. Quant à moi, en tant que petit dernier, le plus jeune et avec cette différence d’âge… Il y a une photo quelque part de mon grand-père de l’époque où il faisait partie des « Sokoły », mais ce sont ma grand-mère et ma tante qui participaient le plus aux organisations polonaises. Il me semble que ma tante avait aussi été la présidente de l’association des Polonaises dans les années 1930 et 1940. C’était une chorale polonaise dans laquelle chantait mon père. Ils participaient donc assez activement à la vie de la Polonia. C’est que les Polonais étaient d’emblée bien organisés. Mon père disait aussi qu’ils étaient « bien organisés et se disputaient toujours ». Autrement dit, rien n’a changé en ce monde ! Mon père me racontait que leur approche était la suivante : puisqu’ils étaient venus ici, il fallait vivre avec la société dans laquelle ils se trouvaient et s’y intégrer. Je sais que ma grand-mère connaissait bien l’allemand et que c’est elle qui a commencé à lire les journaux belges et flamands pour apprendre la langue. Mon père, en tant que garçon de huit ans, n’avait pas de problème avec la langue, il allait à l’école ici. Un de ses frères s’est marié en 1930 il me semble, et a demandé la nationalité belge. Il était même dans l’armée belge. Il a dû ensuite faire son service militaire dans les années 1930. Oui, c’était leur approche… Il faut se fondre dans la société locale. D’ailleurs, il y a une anecdote sur ce frère dont j’ai parlé, qui s’est marié à une Belge. Quand il se mettait à parler, les gens pensaient qu’il était d’ici. Il avait une station essence et un garage près d’ici. Et quand quelqu’un disait : « Ecoute, si tu as un problème avec ta voiture, va là-bas », mon père répondait « Eh oui, c’est mon frère ». « Non, non, ça ne peut pas être ton frère, c’est un type de Genk », lui répondait-on. « Non, non, c’est mon frère ». Voilà quelle était leur approche. Le simple fait que mon père est parti pour la France en tant que volontaire montre qu’il était patriote. D’un autre côté, il était enraciné, intégré. De toute façon, c’est d’après moi la caractéristique de la plupart des Polonais, surtout à cette époque avant la guerre. Je l’ai entendu dire par la suite, quand j’ai fait partie des organisations polonaises. Les gens disaient : « notre famille », ils voulaient toujours rentrer en Pologne, pas tous, mais la plupart d’entre eux, ceux qui sont arrivés après la guerre. Et nous, c’était encore avant la guerre… Il y avait une école polonaise ici ; ils préparaient les enfants, juste au cas où, au cas où ils rentreraient, mais ils s’en sont tout de même sortis. C’était primordial. Mais dans ma famille, non, personne n’avait l’intention de rentrer. Ce frère qui plus tard a été blessé à la guerre était un passionné de cyclisme. Il avait participé à des compétitions dans les années 1930. Dommage que mon père ne soit plus là, il aurait beaucoup plus à raconter que moi.
 

 Une place sur terre
 

   Nous étions avant tout une famille tout à fait normale, rien de spécial, mais il est vrai que j’avais deux familles complètement différentes. D’un côté la famille de ma mère : ma mère n’avait à vrai dire qu’un seul frère, donc il y avait de ce côté-là qu’un frère et les grands-parents. Mais de l’autre côté, il y avait cette grande famille polonaise où régnait une atmosphère un peu différente, et parfois les plats qu’on y mangeait étaient un peu différents de ceux du côté flamand ou belge, parce que ma mère était belge, et non flamande. C’était curieux. Il y avait aussi une salle polonaise pas loin d’ici. Elle n’existe plus, elle a brûlé dans les années 1970. Justement, c’est une curiosité : les Belges n’avaient aucune bonne salle dans les environs. Cette salle polonaise servait à la société locale polonaise et flamande. Même les organisations chrétiennes ou catholiques, des femmes ou des hommes belges organisaient des fêtes, des rencontres ou même des spectacles de théâtre flamand dans la salle polonaise. Mais on l’a incendié, on ne sait pas qui a fait ça. À l’intérieur, il y avait une bibliothèque, les costumes des groupes de danse, etc. Beaucoup de belles choses. Tous les souvenirs ont été détruits. La vie était différente, à l’époque. Quand il était petit, mon père allait à la messe polonaise. Il y a une petite église près d’ici. Nous étions donc d’ici, mais un peu différents, nous vivions un peu autrement. Mon père, ses frères et sa mère ne se parlaient qu’en polonais. J’entendais donc cette langue, mais je ne peux pas dire que je la connaissais. Ma sœur, elle,  parlait polonais. Nous avions des cousines qui n’avaient parlé que polonais quand elles étaient petites, donc il y avait toujours ce contact avec la langue. De temps en temps, j’avais des problèmes à l’école. J’étais dans un nouveau quartier dans lequel ne vivaient que très peu de Polonais, donc à l’école j’étais le seul élève d’origine polonaise. C’était un petit peu difficile, les enfants peuvent être cruels, parfois. Mais en général c’était bien. On sentait qu’on appartenait à deux sociétés. On peut dire que ma sœur s’intéressait un peu plus au côté polonais. Feu ma mère voyait ça d’un mauvais œil. Mais c’était comme ça. J’ai une sœur qui a trois ans de plus que moi. Elle n’a jamais participé aux organisations polonaises, mais elle avait quand même un très fort sentiment d’appartenance à la nation polonaise. Elle aussi va souvent en Pologne. Nous y sommes allés ensemble l’an dernier, aux archives de Poznań. On y trouve des microfilms sur ces villages, toutes sortes de choses intéressantes. Quelqu’un a dû se tromper une fois en écrivant notre nom, il a écrit par erreur Ptaszyniak au lieu de Ptaszyński et maintenant, on ne sait plus où chercher. Mais c’est très intéressant. Ma sœur est déjà à la retraite. Elle était directrice, et son mari est belge. Elle ne parle plus polonais, mais elle s’intéresse à tout ce qui est polonais. Plus aucun de ceux qui parlaient polonais n’est en vie. Quoique non, il y a encore quelqu’un ! J’ai encore une cousine. Elle habite en Wallonie, elle connaît le polonais. Mais sa cousine, qui habite à 20 km de chez elle, ne le connaît pas. Ma mère se plaignait toujours que ces Polonais finissent toujours par dominer dans la famille. Mais elle avait aussi un problème, parce que mon père était le plus jeune et sa sœur la plus âgée avait 15 ans de plus que lui. Et lui ne s’était marié qu’à 34 ans, et il avait 13 ans de plus que maman. Donc maman était toujours insatisfaite parce que sa belle-sœur la plus âgée avait l’âge de sa mère. Et elles la traitaient comme une jeune inconsciente. Et ça ne lui plaisait pas.
 


 La poursuite
 

   Il y eut une course-poursuite après le démantèlement de la 7e Armée. Les Allemands reculèrent jusque dans la périphérie de Paris. C’était une vraie action impliquant l’armée blindée, et qui donc nous incombait. C’était le moment où nous faisions jusqu’à cinquante kilomètres par jours en direction des frontières de la Belgique et de l’Allemagne. Nous atteignîmes ainsi la frontière belge. La 1ère Division Blindée libéra tout le nord de la Belgique. Nous ne fûmes même pas à Bruxelles, nous allions là-bas en excursion. Bruxelles avait déjà été libérée par les Anglais. Nous, nous suivions la mer, c’est-à-dire Tielt, Ruysselede, Roeselare, Gand, Sint-Niklaas, et nous entrâmes partiellement en Hollande pour nous retrouver de l’autre côté d’Anvers qui était toujours inaccessible. Elle était débarrassée des services et des armées allemandes, mais il n’était pas possible d’y aller car l’Escaut était miné. Il fallait prendre ces points allemands qui fermaient encore l’Escaut. Cela se passa assez rapidement. De là-bas, nous fûmes envoyés sur la Meuse et le Rhin où il ne se passait pratiquement rien. L’offensive sur le territoire allemand commença dès le mois de mars.
 

 Le patriotisme
 

   Plus tard, mon père a tenu une petite affaire avec mon frère. Ensuite, c’était la guerre en 1939, donc mon père est resté avec son frère, et en octobre, me semble-t-il, ils sont partis pour la France, dans l’armée polonaise qui se formait alors en Bretagne. Mon père a reçu une formation qui a duré jusqu’à la campagne française de juin 1940 et il a participé aux batailles en France. Mon oncle aussi, mais il a été blessé et on l’a emmené dans un hôpital allemand. Ensuite, comme il n’a pas voulu signer la volkliste, il a été déporté à Cracovie et a passé toute la guerre à l’hôpital de Cracovie, près de l’église des Jésuites. Mon père, quant à lui, a été fait prisonnier, il a été blessé dans la bataille près de Lagarde. Il disait qu’il avait d’abord atterri à l’hôpital français, mais après trois ou quatre jours, les Allemands sont arrivés. Il est donc d’abord allé dans un camp de prisonniers de guerre en France. J’ai récemment trouvé une liste de Polonais qui y ont été sur Internet. Ensuite, on lui a proposé de signer la volkliste parce qu’il était né en Allemagne. Il a refusé et on l’a alors déporté au stalag de Żagań, au stalag 8C. Ce stalag est connu parce qu’à Żagań se trouvaient principalement des Français, des Belges et des Polonais – les Polonais qui faisaient partie de l’armée polonaise en France. Mon père disait toujours qu’il avait l’impression qu’on les traitait mieux que les Polonais dans les stalags où il n’y avait que des Polonais. Mais plus tard, j’ai entendu dire qu’il y avait également un camp anglais là-bas, pour les aviateurs et pour les Russes, je crois. Mon père y est resté pendant toute la guerre, c’est l’armée soviétique qui l’a libéré. Il a dû rester avec eux un certain temps car ces prisonniers de guerre étaient soi-disant libres, mais devaient rester avec les Russes. Les Russes ramenaient tout le bétail des environs et les Polonais devaient le garder dans une seule grande propriété. Ensuite, je ne saurais dire comment ça s’est passé exactement, mais un major a proposé à mon père de devenir son chauffeur C’est ainsi que mon père a été pendant un certain temps chauffeur d’un major russe, mais quand celui-ci lui a proposé de le suivre et rentrer avec lui en Russie, c’était trop pour mon père et il s’est tout simplement enfui pour aller à Wrocław. Là-bas, il y avait des services de la Croix Rouge, à l’époque déjà polonais. Il leur a dit que son frère était à Cracovie, ils l’ont donc dirigé vers Cracovie. Il a pris son frère et ils sont allés à Prague et de là, ils ont pris l’avion pour Paris, où il a été démobilisé. En juillet 1945 seulement, il me semble, comme l’un des derniers à partir, puisque beaucoup d’hommes sont partis de là pour rejoindre l’armée polonaise. Lui et son frère étaient les derniers à rentrer en 1945. Ensuite mon père a dirigé seul l’entreprise. Son frère était invalide, il ne pouvait donc plus l’aider. Mon père a fini par travailler à la mine à partir de 1949, quand il s’est marié. Il y a travaillé jusqu’à la retraite en 1965 et il a vécu jusqu’en 2009. Il est décédé à l’âge de 94 ans. Toute ma famille habite en Belgique. Pas seulement dans le Limbourg, mais aussi à Liège et ses environs. J’ai aussi un peu de famille en France, à côté de Sienne1, mais il s’agit de la famille du frère de mon grand-père. Eux sont rentrés en Pologne après la guerre. Ils ont beaucoup regretté de l’avoir fait, par la suite. Voici à quoi ressemble, à gros traits, l’histoire de ma famille. Mon père s’est marié avec une Belge et a eu deux enfants.
 
1 Il s’agit probablement de Valenciennes, ce que l’on ne peut clairement entendre sur l’enregistrement. 
 

 Le début polonais
 

   À 18 ans, je ne faisais partie d’aucune organisation de la Polonia. Ce n’est que par hasard que j’ai emménagé à Leuven, en première année d’études, dans une résidence universitaire belge. On y trouve encore ce beau bâtiment du XIXe siècle au style gothique ; nous avions deux chambres à côté de ce bâtiment, donc on vivait dans le luxe. Près du portail se trouvait la liste des habitants. Il y avait un professeur qui était directeur, mais à l’époque, on n’utilisait pas ce mot. Nous l’appelions président, parce qu’on appelle président le chef de ce type de collège. À Leuven, c’était comme ça autrefois. Le professeur d’histoire était prêtre. Il aimait beaucoup les Polonais. Il allait souvent en Pologne et avait de très bons contacts avec Lublin. D’ailleurs, plus tard, c’est grâce à ce contact que j’ai obtenu une bourse pour Lublin. Il accueillait aussi toujours des invités de Pologne qui habitaient dans des chambres dans une autre aile de ce  bâtiment. Quand ils venaient de Pologne, ils étudiaient ici quelques temps. Il y avait un certain nombre de Polonais à l’époque ; par exemple, c’est à cette époque justement que j’ai rencontré monsieur Mikołajczak qui est mort il y a quelques années. Certains Polonais qui sont venus ici y habitaient. Parmi eux, il y avait Kazik Zaniewski. Il était très engagé à une époque. Mik Kuszkiewicz et les autres… Je ne les connaissais pas, mais il y avait beaucoup de cercles d’étudiants polonais à l’époque à Leuven. Kazik savait dans quelles résidences habitaient les Polonais. C’est lui qui pensait le plus aux Polonais qui allaient venir plus tard, pour une bourse ou pour écrire leur doctorat. Un jour, il a vu une liste d’étudiants belges et une liste d’invités. Et sur cette simple liste d’étudiants belges, il a trouvé le nom Ptaszyński. Il m’a envoyé une invitation pour une réunion du cercle des étudiants polonais. C’est ainsi que je m’y suis rendu, je m’y suis inscrit et j’ai été membre pendant 4 ans. J’ai connu beaucoup de monde : Mytka, Ryśka, et Marcela, ou peut-être Marcelina ? J’y ai connu Mike Kuczkiewicz et Bogna. Il y avait un assez grand groupe de Polonais là-bas. C’est grâce à eux que j’ai connu l’organisation. À Leuven, il y avait le groupe de danse folklorique «Wisła» et quand nous, étudiants, organisions une soirée polonaise, nous dansions des danses traditionnelles polonaises et nous empruntions leurs costumes. Je leur ai dit à l’époque « Je viendrai voir ce que vous faites ». Mais ils ont insisté et j’ai fini par m’inscrire au groupe. C’est comme ça que j’ai commencé à me faire des contacts. J’ai reçu une bourse pour la Pologne de 1975 à 1976, à l’Université Catholique de Lublin. J’ai découvert divers milieux polonais. C’est là que j’ai collaboré avec les prêtres qui se sont succédés. Nous avons construit un centre catholique polonais. Ou plutôt, nous l’avons fondé : il y avait déjà une salle, mais le prêtre a construit une chapelle, il a tout construit. Une salle polyvalente et une maison pour le prêtre ont été créées. Ensuite, quelqu’un m’a proposé d’agir dans l’Organisation des Maris Catholiques. De cette façon, j’ai commencé à agir ici et là, et à la fin, quand le Conseil de la Polonia Belge a été créé, le Consul Général en exercice à l’époque a invité diverses personnes actives pour une réunion. C’était en 1993. C’est là que Leon Brzezina m’a dit que ce serait bien si j’en faisais partie. Je n’avais pas été invité, mais il m’a promis d’y remédier. Plus tard, le Consul Général m’a téléphoné pour me dire que le Recteur m’avait recommandé et qu’il m’invitait. C’était la première réunion au cours de laquelle a été créé la commission électorale pour organiser les élections auprès de la Polonia. Le Conseil de la Polonia et la Commission Statutaire existaient déjà. Je faisais partie des deux commissions. Actuellement, je ne suis plus actif sur place. Quand on veut faire du bon travail dans une organisation comme dans le Conseil de la Polonia, il faut choisir. Parce qu’être secrétaire ici, cela demande le plus grand engagement, et moi, je travaille encore. J’ai toujours de bons contacts, mais puisque j’agis depuis tant d’années, j’avais aussi de très nombreux bons contacts sur le terrain. Je connais des gens à Breme, en Wallonie, partout. Mais c’est comme ça que tout a commencé. Et aujourd’hui je suis dans le Conseil de la Polonia qui existe depuis 20 ans. 
 
 
Rédaction du texte : Cécile Bocianowski
Traduction : Cécile Bocianowski